
« La voleuse de ballon » est un roman de Aneesa Marufu édité chez Hugo Stardust.
♦ Résumé :
Dans un monde divisé entre les Ghadaeans, la caste dominante, et les Haris oppressés, Khadija, 16 ans, arrive en âge de se marier. Mais la jeune fille est un esprit libre qui refuse qu’on lui impose comment vivre sa vie. Alors que son père lui trouves un prétendant, elle s’enfuit dans un ballon de volé. Le vent la déposer sur une terre, inconnue, chez un jeune homme apprenti souffleurs de verre, Jacob, qui appartient à la caste des opprimés… Exploités depuis trop longtemps, les Haris brûlent d’une envie de vengeance, et le leader de leur groupe terroriste, les Hareefs, l’a bien compris. Bientôt, une véritable révolution menace de tout éclater : le monde de Khadija et Jacob, et par la même occasion leur amitié. À coups de magie illégale et d’invocations de puissants djinns, les rebelles gagnent du terrain. Nos deux héros vont devoir choisir quel monde ils souhaitent sauver. Et s’il s’agit du même…
♦ Avis :
Tout d’abord, on tient à dire que cet avis ne nous engage que nous et que vous êtes évidemment invités à vous faire votre propre avis !
Vous l’aurez compris, ça a malheureusement été une déception pour nous. Pourtant, l’idée de base est plutôt bonne, très originale et aurait pu apporter une morale primordiale pour notre société, mais on a beaucoup moins adhéré au développement de cette idée et de ces personnages.
Pour commencer, les personnages ne sont pas suffisamment développés pour nous. Jacob et Khadija ont seulement 15-16 ans, ils manquent de maturité, de crédibilité et d’aboutissement pour porter sur leur épaule autant de fardeaux, de résolutions et de changement. L’idée de mettre entre les mains de jeunes le destin de leur monde est plutôt symbolique, mais avec des enfants encore en pleine compréhension du monde, cela n’a pas eu l’effet escompté. Nous avons plutôt eu l’impression que Jacob était balloté de croyance en croyance, trop naïf pour comprendre les différents enjeux.
L’univers a sans aucun doute, été réfléchi et il est vraiment très original. Malheureusement, on n’a pas réussi à le savourer à sa juste valeur parce que dès le début, on est plongés dans le monde sans aucune préparation. Il nous aura fallu quelques pages pour comprendre les camps et les différents fonctionnements de la société. De plus, nous avons eu l’impression d’être poussées en plein milieu d’une guerre sans comprendre tout de suite les enjeux. Cela a provoqué un sentiment neutre pour nous : ni colère contre ce qu’il se passait, ni peur, ni choix de camp puisqu’on était un peu dans le flou au début. Mais aussi contradictoire que ça puisse paraitre, on a trouvé qu’à certain moment, les actions étaient trop lentes voire redondantes. On aurait peut-être apprécié des personnages plus dynamiques et une évolution un poil plus rapide ou pertinente.
« – Si tu te fais prendre, tu es mort. Tu en as conscience ?
– Je préfère mourir en ayant au moins essayé que vivre en sachant que j’aurais pu changer les choses mais que je n’ai rien fait. »
– Aneesa Marufu
Pour finir, on doit tout de même saluer le message que l’auteure veut faire passer : celle contre le racisme et pour l’égalité. C’est une très belle cause majeure dans le roman, mais on aurait peut-être apprécié une fin montrant un vrai changement dans le monde.